C’est la question classique que posent les recruteurs en début d’entretien et pourtant elle continue de déstabiliser les candidats. Faut-il parler de son expérience ou de sa personne ? Faire court ou entamer une biographie exhaustive ? Une chose est sûre : savoir se présenter ne s’improvise pas.
En entrevue d’embauche, savoir se présenter, c’est savoir se vendre auprès de l’employeur, lui donner envie de vous enrôler pour vos compétences, votre expérience et votre personnalité.
La préparation : être en phase avec son passé
Pour faire bonne impression, pas question de débarquer en touriste. Bien au contraire, vous devez vous entraîner à répondre à la question « Parlez-moi de vous… » avant même le jour de l’entretien. « La clé de la réussite, c’est de bien se connaître, explique Sidonie Couture, responsable de recrutement au sein du cabinet Robert Half Banque et Assurance. Cela demande un gros travail en amont pour apprendre à valoriser ses expériences de manière factuelle, précise et synthétique. » Pour bien faire, mettez à jour votre CV et faites le tri dans vos différentes missions. Cela vous permettra d’être en phase avec votre passé. De même, listez les points que vous souhaitez aborder coûte que coûte (les ventes que vous avez développées de 20 %, les formations que vous avez animées,…) et préparez-vous à les décliner sous différents formats.
Les compétences avant tout
Le jour J, certains recruteurs ne vous donneront qu’une minute de présentation quand d’autres vous laisseront un quart d’heure. N’hésitez pas à demander quel temps vous est imparti. Ensuite, à vous de jouer ! Mais par quoi commencer : boulot, diplômes, personnalité ? En France, contrairement aux États-Unis, il est préférable de parler de ses compétences en les reliant à des expériences passées, plutôt que de parler de sa petite personne. « L’idée, ce n’est pas de reprendre le CV de manière chronologique mais de mettre l’accent sur les missions clés en rapport avec le poste, » estime Sidonie Couture. En trois ou quatre points, le candidat doit aborder ses forces, ses réalisations opérationnelles et exprimer ce qu’il recherche. » Ne vous perdez pas dans un trop long monologue : trop de détails risquent de noyer votre interlocuteur.
Une personnalité qui colle aux valeurs de l’entreprise
Une fois votre professionnalisme démontré, rien ne vous empêche de donner un peu de profondeur à votre candidature en délivrant quelques informations sur votre vie extraprofessionnelle. « Ne parler que de boulot serait très incomplet, estime Bernard Astier, coach en gestion de carrière basé dans le Var. Il faut être préparé à expliquer ses hobbies, ses passions, ses sports de prédilection. L’idéal est de sélectionner des exemples en fonction des valeurs de l’entreprise : sport individuel ou collectif, piano ou guitare électrique… » Ça peut paraître cliché, mais pour un recruteur, « squash » signifie « dynamisme », et « basket » renvoie à « esprit d’équipe ». Alors, si en plus vous êtes capitaine, ne le cachez pas. Sachez toutefois que rien ne vous oblige à parler de votre vie privée, même si cela peut faire la différence aux yeux d’un recruteur qui voit défiler 15 candidats dans la journée.
Zéro défaut sur la forme
N’oubliez pas qu’en entretien la forme importe au moins autant que le fond, sinon plus. Poignée de main ferme, regard franc et souriant, tenue vestimentaire adaptée… Autant d’éléments qui en disent long sur vous, avant même que n’ayez prononcé le moindre mot. « Il est fondamental de prendre la parole avec le sourire, même si ça bouillonne à l’intérieur, explique Yasmina Hardi, fondatrice de Hay Coaching Carrière à Lyon. «La communication non verbale – le sourire, les tics de langage, la gestuelle – doit être parfaitement maîtrisée. Et le candidat doit faire preuve d’une politesse à toute épreuve. » Dernière recommandation. : bien se préparer ne veut pas dire réciter par cœur son discours. D’où l’importance de s’entraîner des dizaines de fois « à blanc » face à votre glace, puis face à des amis ou à un coach. Car le naturel, ça se travaille.
Benjamin Métral © Keljob