Pourquoi a t-on mal au cœur en voiture ?
Rien de pire qu'une montée en lacet sur une route de montagne pour qui est victime du mal des transports. A l'arrivée, nausées, mal de tête, vomissements. Quand l'organisme ne sait plus où il est, il le fait bien savoir !
C’est bénin, mais désagréable. Le mal des transports, ou cinépathie, survient en voiture, mais aussi en bateau (c'est le mal de mer) et en avion. Eh oui, quand il n'est pas immobile sur terre, l'organisme est chamboulé : le cerveau reçoit des informations contradictoires qu'il est incapable de trier. Et c'est la nausée.
Impossible de rétablir l'équilibre
Pourquoi l'organisme est-il à ce point désorienté ?
L'équilibre et la localisation spatiale font intervenir plusieurs sources d'informations. La perception visuelle situe notamment notre corps par rapport au plan de l'horizon. De nombreux récepteurs situés dans les muscles permettent au corps de se situer dans l'espace.
Enfin, la perception du déplacement de l'organisme se fait grâce à l'oreille interne, un organe double situé de part et d'autre de la boîte crânienne. Il s'agit en fait de capteurs neurosensoriels constitués par des cellules ciliées.
Logées dans trois canaux dirigés dans les trois directions de l'espace, elles sont surmontées de petites "billes" (les otolithes) qui roulent selon les déplacements de la tête. En roulant, elles remuent les cils qui transmettent ces informations au cerveau.
Celui-ci donne alors des ordres aux muscles pour réagir correctement et se maintenir en équilibre.
Les informations recueillies par la vue, les muscles et l'oreille interne sont transmises au cerveau qui les analyse afin de donner la position du corps dans l'espace. Mais lorsque ces informations sont contradictoires, le cerveau est perdu.
Le nerf vague s'en mêle
Quel rapport avec les nausées ? Il existe des connexions entre les centres de l'équilibre et les noyaux du nerf vague (ou pneumogastrique). Celui-ci innerve la totalité des viscères et contrôle les mouvements du voile du palais, du cœur et des vaisseaux, du larynx, des poumons et du tube digestif.
Lorsque ce nerf est stimulé, il produit une substance, l'acétylcholine, qui génère un ralentissement de la fréquence cardiaque, un renforcement de la contraction des muscles lisses du tube digestif et une augmentation de la sécrétion de la salive et des sucs digestifs. La personne ressent alors un léger malaise, souffre de nausées et d'une légère somnolence, devient pale. Si le voyage continue, les nausées deviennent plus présentes, la salivation plus importante et des vomissements surviennent.
Les enfants de 3 à 12 ans et les femmes sont particulièrement touchés par ces troubles. Et les voyages en bateau causent souvent plus de maux qu'en voiture (normal, l'équilibre y est encore plus déboussolé). Sachez toutefois qu'on peut acquérir le fameux "pied marin", en persévérant et au prix de quelques nausées. Mais que les plus sensibles s'abstiennent et se contentent d'avaler un cachet "anti nausée" avant de partir en voyage.